2025 - Fabrice Leroux
Il va falloir semer beaucoup
Déjà présent en 2017 avec Anna-Eva Berge (colectif A.I.L.O.) Fabrice Leroux avait très envie de revenir en résidence mais en solo. Le temps passe si vite qu'il n'a pas pu faire cette demande à Jacques et Dominique Philippot (ceux qui ont donné en vie au Cube en 2011 mais disparus l'un en 2023 et l'autre en 2024). Mais leurs âmes sont là, à Valaurie, au Cube, à la Maison de la tour, alors pourquoi pas ne pas faire partie des résidents de la nouvelle équipe. Son projet a été retenu et voici ce qu'il en dit :
"Alors en partant de mes dernières recherches, J’aimerais poursuivre ces expérimentations, en mixant arts visuels, récit, notre rapport à la terre, à notre nature.
J’envisage vraiment cette résidence comme un temps précieux, un moment ouvert, à la rencontre avec les publics, le territoire. Sur une durée d’un à deux mois permettant ainsi de voir les choses évoluer, à la fois pour moi et le public. Je souhaite que mon atelier soit ouvert, qu’on puisse venir me questionner. Surprendre ne pas se figer dans une pratique, créer autant de passerelles possibles. En hommage à Dominique et Jacques et leur immense générosité.
Installé depuis quatre ans dans l’Aveyron, j’ai pu constater en très peu de temps les variations de l’eau. Au coeur de mon terrain il y avait un ancien pesquier (petit plan d’eau). On m’avait expliqué qu’avec la sédimentation que celui-ci avait disparu mais qu’il suffisait de creuser un peu pour faire resurgir l’eau. En 2021, je me lançais avec ma pelle mais il y avait trop d’eau. Je m’enfonçais dans la boue, impossible d’aller plus loin. L’été dernier, pour préparer une exposition je décidais à nouveau de creuser, pour utiliser cette terre. Le constat fut assez effrayant, plus rien ne coulait, la sécheresse était là, le contraste était saisissant. Pour une exposition, j’ai recouvert par endroit l’espace avec des carrés créés à partir de cette terre filtrée et tamisée. Surprise ! la végétation réapparaissait. Transformant mon projet initial de la plus belle des manières. Ayant beaucoup travaillé la cendre associée au béton, depuis le matériau terre m’ouvre des possibles créatifs très inspirants que je souhaite developper in-situ à Valaurie pour La Maison de la Tour.
L’installation finale végétale et vivante sera à prendre en charge par les spectateurs en l’arrosant au besoin. La notion de temporalité ici sera aussi très présente avec une évolution significative entre le début et la fin de l’exposition. Pour permettre aussi aux visiteurs de revenir plusieurs fois constater des changements à l’envie. En ajoutant aussi la création d’une performance lors de cette résidence.
Les technologies numériques font aussi partie de ma boîte à outils. En complément des matériaux végétaux, cela me permet d’ajouter une forme de narration, un lien avec l’humain et mon travail sur la mémoire, mes questionne-
ments sur nos strates.
Comment devenons-nous qui nous sommes ?"
La restitution de la résidence aura lieu du 22 août au 20 septembre. (en savoir plus ici)
En ouverture du vernissage, le vendredi 22 août, l'artiste a réalisé une performance. Ci-dessous un résumé de celle-ci qui a duré 15 mn.